Aujourd'hui,
ayant eu la chance et le plaisir de pouvoir communiquer avec mon grand frère qui se situe de
l'autre côté du globe. J'ai décidé de trinquer pour lui, à sa santé, ainsi qu'à
celle de sa petite famille.
En effet, il vit déjà depuis quelques années à Taïwan et les opportunités de le voir se faisant de plus en plus rares, j'ai donc décidé pour l'occasion d'ouvrir la plus japonisante de toutes les bouteilles que l'on peut trouver dans le Roussillon; images dérisoires d'Hervé Bizeul du clos des fées.
«
Images dérisoires » est un vin inhabituel mais terriblement charmeur. Il
correspond à une inspiration, une envie soudaine d’Hervé Bizeul de faire
quelque chose d’inédit. C'est après avoir planté en 2005 une sélection de tempranillo (emblématique de la
Rioja) en provenance du très beau terroir de la Ribeira del Duero, que le jus de ces jeunes vignes donnera en
2010 son premier millésime qui sera ensuite associé à de vieux carignans plantés juste
après la guerre de 40 (et non pas celle de 78) et dont l'altitude se situe à près de 450 mètres. Un assemblage donc totalement original, mais
dont les origines franco-espagnoles se marient parfaitement à ce terroir du
Roussillon, aride et minéral.
Vin
à la robe d'une profonde intensité sur un magnifique grenat. Très intense, le
fond du verre n'étant quasiment plus visible en regardant par le dessus.
Jambage assez important mais surtout légèrement coloré ce qui laisse imaginer
la générosité tannique du vin.
Au
nez, on est agréablement surpris par le doux, mais puissant parfum de mûres qui
se dégage. Prédominance sur le fruit noir confit, avec de belles notes de
cerises noires, et lorsque l'on s'y penche un peu plus, sur de très fines notes
cassis. On retrouve également la richesse de notes sanguines aussi très prononcées, on attend donc en bouche un vin
très charnu, très gourmand qui rappelle les vieux carignans cueillis en
altitude.
En bouche, l'attaque se fait avec beaucoup de douceur et d'ampleur. C'est agréablement rond, les tanins sont très soyeux et d'une finesse remarquable. On retrouve toujours comme c'était le cas au nez, d'agréables notes sanguines, mais également beaucoup de fruits noirs, toujours sur la cerise noire, ou bien encore au kirsch. Ce qui démarque énormément ce vin des autres c'est sa bouche dense, soyeuse, qui en conserve tout autant l'authentique rusticité de son terroir. En effet, le vin se caractérise dans son ensemble par sa puissance, ses notes extrêmement généreuses, mais qui sait garder à la fois sa finesse et sa volupté pour notre plus grande gourmandise. Sa finale légèrement sur l'épice confirme également la provenance de son terroir.
À déguster sur un curry de volaille pour les notes épicées... Sur une épaule d'agneau rôtie pour sa générosité... Ou encore jouez la carte simplicité sur une belle grillade, ou au dessert sur un fromage crémeux. À déguster légèrement rafraichi, mais pas trop non plus pour ne pas resserrer les tanins, je recommande 19° pour ce type de vin.
Mes amis et chers lecteurs, je vous salue et trinque à votre santé.